Ceux de l'affiche rouge
Il y a 80 ans, le 21 février 1944, au Mont-Valérien près de Paris, à cinq reprises en milieu d'après-midi, un peloton d'exécution des forces d'occupation nazies faisait feu, mettant à mort 22 combattants de la Résistance condamnés lors d'un «procès» tenu devant le Tribunal militaire allemand du Grand Paris.
Ce «procès» avait été accompagné de la publication d'une affiche, rouge, largement diffusée, sur lesquels les portraits de dix d'entre eux, tous étrangers et dont
pour sept la nationalité était précédée de la mention «Juif», étaient censés illustrer la menace «judéo-bolchevique» contre la «vraie France».
Mais, la manœuvre échoua. Et l'Histoire a gardé des vingt-deux martyrs du 21 février 1944, et de la seule femme du groupe, transférée en Allemagne et décapitée le 10 mai suivant à Stuttgart, l'image de vingt-trois héros, dont la mémoire est depuis 70 ans fidèlement honorée chaque année comme sur ces photos au cimetière d'Ivry een 2018 où notre président départemental, Jean-Claude Herbillon lisait le discours de l'ANACR au nom du Bureau National.
Tous les combattants rassemblés pour le « Procès de l'« Affiche rouge» avaient été déférés devant le Tribunal militaire allemand du « Gross Paris» siégeant 11-11bis rue Boissy-d'Anglas, après avoir été arrêtés pour la plupart d'entre eux durant l'automne 1943, ils étaient membres des FTP-M.O.I., c'est-à-dire de la branche « Main-d'œuvre Immigrée» des « Francs-Tireurs et Partisans Français» (FTPF).
A l'issue des audiences tenues à partir du 15 février sous les lambris des salons de l'Hôtel Continental (3 rue de Castiglione, Paris 1*), et qui s'achevèrent le 18 février, 23 des 24 accusés seront condamnés à mort.
Les Francs-Tireurs et Partisans Français avaient été formés au printemps 1942 par l'unification de plusieurs structures engagées depuis l'été 1941 dans l'action armée contre l'administration, les forces militaires et de répression de l'occupant ainsi que contre l'appareil répressif du régime pétainiste, contre les partis collaborateurs: le « Travail Particulier» (TP), issu de l'« Organisation Spéciale» (O.S.) du Parti communiste mise en place dès l'automne 1940 pour collecter des armes et assurer la protection de ses manifestations, les groupes de combat de la Jeunesse communiste, parfois appelés « Bataillons de la Jeunesse», et ceux de la « Main-d'œuvre immigrée» (M.O.I.).
La M.O.l. a une double origine syndicale et politique remontant au début des années 1920, quand la Confédération Générale du Travail unitaire (CGTU) et le jeune Parti communiste voient arriver dans leurs rangs en nombre conséquent des travailleurs immigrés venant notamment depuis l'Europe centrale et orientale, à la recherche de conditions meilleures ou fuyant les persécutions raciales ou (et) politiques.
Ainsi, la CGTU met en place en 1923 la « Main-d'œuvre Etrangère» (M.O.E.), qui prendra au début des années trente le nom de « Main-d'œuvre Immigrée» (M.O.I.) ; sur le plan politique, le Parti communiste met en place une structure homonyme qui se fondra de fait avec la première.
Elles sont subdivisées en « groupes de langue» : italien, polonais, arménien, espagnol, etc. L'importance numérique des émigrés juifs provenant de plusieurs pays: Pologne, Roumanie, Hongrie... mais parlant une langue commune, le Yiddish, les rassemble en nombre dans ce groupe de langue.
Ayant fui le fascisme, les dictatures d'Europe centrale et balkanique, l'antisémitisme, nombre de ces immigrés en France se porteront à partir de 1936, aux côtés d'antifascistes français, volontaires dans les Brigades Internationales pour combattre en Espagne le fascisme franquiste appuyé par Hitler et Mussolini.
La République espagnole fut vaincue militairement en 1939, et nombre de ces brigadistes étrangers furent à leur retour en France internés dans des camps (Gurs, Argelès, Saint-Cyprien, le Vernet, etc.). Mais, l'expérience militaire acquise en Espagne par les brigadistes français et étrangers se révélera précieuse quand la France, vaincue en 1940, sera occupée par les nazis.
Comme le Parti communiste, la Jeunesse communiste, les organisations leur étant proches, les structures et les publications de la M.O.I. vont être interdites en septembre 1939 suite à l'approbation par le Parti communiste du Pacte germano-soviétique de non-agression.
LES FTP-MOI
La M.O.I. va se reconstituer principalement à partir de l'automne 1940, autour d'une nouvelle direction composée de Louis Gronowski (« Bruno»), Jacques Kaminsky (« Hervé») et Artur London (« Gérard»). En mars 1941 se créent, sous la direction de Conrado Miret-Must, les groupes de combat de la M.O.I., qui après la formation des FTP, deviendront les FTP-M.O.I.
Arrêté en novembre 1941, Miret-Must, qui mourra sous la torture début avril 1942, sera remplacé à la tête des FTP-M.O.I par Boris Holban.
Missak Manouchian lui succédera en juillet 1943.
A l'été et à l'automne 1943, les FTP-M.O.I de la Région parisienne, structurés en détachements de langue, commandés - sous la responsabilité de Joseph Epstein (colonel Gilles), interrégional FTP de la Région parisienne - par Manouchian, représentent - après les chutes y ayant décimé en 1942 les FTP « généraux» - la principale force combattante armée de la Résistance en Région parisienne. Elle va porter des coups sévères à l'occupant, dont le symbole est l'exécution de Julius Ritter, responsable nazi du S.T.O. en France.
Lors de leur procès en février 1944, plus de 200 actions (déraillements, attentats, exécutions de collabos) seront imputées aux FTP-M.O.I. ; ils auront par les coups portés à l'ennemi contribué à cette libération de la France qu'hélas ils ne verront pas.
Dès février 1945, ce qui fait justice d'un prétendu oubli des Résistants étrangers après la Libération, se déroula une première manifestation de mémoire - dont il existe un petit film - qui se déroula, alors que la guerre se poursuivait - associant à l'Amicale des Anciens FTP, le « Centre d'Action et de Défense des Immigrés» (CADI), rassemblant notamment le Comité talien de Libération Nationale, le Comité Polonais de la Libération Nationale, l'Union Nationale Espagnole, le Comité d'Unité et de Défense Juif, le Mouvement pour l'indépendance Hongroise, le Front National Arménien, le Front National Roumain..., qui avaient pris part à l'insurrection libératrice de notre pays.
Puis, le C.A.D.I. ayant été interdit par un arrêté du ministre de l'Intérieur le 25 novembre 1948 (la guerre froide avait commencé), l'Amicale des Anciens FTP puis ensuite l'ANACR associèrent à la cérémonie du souvenir du Groupe Manouchian-Boczov l'Union Générale des Engagés Volontaires et Résistants d'origine Etrangère (UGEVRE), PUGEVRE, regroupement fédérateur qui rassembla pendant plus de cinq décennies des Résistants de nombreuses nationalités différentes, dont celles représentées dans le Groupe Manouchian-Boczov.
Ainsi, avec pour titre « le 10* anniversaire de la mort des 23 héros du Groupe Manouchian», «France d'Abord», hebdomadaire de l'ANACR, rapporte en 1954: « dimanche 21 février, le matin, au cimetière d'Ivry des centaines de patriotes assistaient à une cérémonie au cours de laquelle prirent la parole M. Feiffer, président de l'UFAC de la Seine, le Président de l'UGEVRE, et notre camarade Hamon, au nom du Bureau National de notre Association, le soir, à la Mutualité, 1 500 patriotes assistaient à la grande cérémonie présidée par M. Justin Godard, Président du Comité Français de Défense des Immigrés, ancien ministre. Pierre Villon, secrétaire général de ['ANACR] y prit la parole.»
Depuis, chaque année, le dimanche de février le plus près du 21, date de l'exécution en 1944 des 22 combattants FTP-M.O.I. de l'«Affiche rouge» un hommage leur est rendu au Cimetière d’Ivry-sur-Seine où ils reposent.
CELESTINO ALFONSO
Né le 1er mai 1916 à Ituero de Abaza (Espagne), Célestino Alfonso vint en France en 1921, avec ses parents, qui s'établirent à Ivry-sur-Seine, où il travailla comme manœuvre et ouvrier menuisier. En 1934, Célestino Alfonso adhéra aux Jeunesses communistes.
En août 1936, il partit comme volontaire pour l'Espagne républicaine où il servit comme mitrailleur dans la Ille Brigade puis lieutenant de chars de combat à partir de 1937. Blessé l'année suivante, il entra à l'intendance et fut nommé peu après commissaire politique de compagnie de voiture de la XIVe Brigade internationale.
Ayant combattu jusqu'en février 1939, il fut rapatrié au camp d'Argelès, dont il sortit en décembre, intégrant une Compagnie de en France.
Travailleurs étrangers (C.T.E.).
Au début de l'Occupation militant du Parti communiste espagnol (PCE) clandestin, un temps réfugié à Orléans, Celestino Alfonso, de retour à Paris, intégra en 1942 les FTP-M.O.l. et, souvent avec Léo Kneller et Marcel Rayman participa à de nombreuses actions: attaque de la voiture de Von Schaumburg, commandant du Grand Paris, exécution le 28 septembre 1943 de Julius Ritter, général SS supervisant la mise en œuvre du STO en France.
Arrêté en octobre 1943, torturé, il est condamné à mort le 15 février 1944 et exécuté le 21 février au Mont-Valérien. Dans sa dernière lettre, il écrivit à sa famille, à sa femme, Adoracio Arrias, dont il avait un fils, Jean : «je ne suis qu'un soldat qui meurt pour la France... Je sais pourquoi je meurs et j’en suis fier … »
OLGA BANCIC
Elle naquit en mai 1912 à Kichi-nev dans une famille juive de Bessarabie (Moldavie actuelle) alors intégrée à l'Empire russe et qui devient roumaine en 1918.
Olga, à l'âge de 12 ans, participa à une première grève dans l'usine de gants qui l'employait.
Adhérente très tôt des Jeunesses communistes, militante syndicaliste, elle est plusieurs fois arrêtée, victime de violences policières.
En 1938, elle doit s'exiler en France, où elle entame des études de lettres. Elle s'y engage dans l'aide à l'Espagne républi-caine, et épousera un combattant roumain des Brigades internationales, Alexandre Jar. En 1939, elle donne naissance à une
fille prénommée Dolorès, comme la Pasionaria.
Après l'occupation de la France en 1940, Olga Bancic, qui confie sa fille à une famille française, et vit pour raisons de sécurité séparée de son mari, entre en Résistance et rejoindra les FTP-M.O.I. sous le pseudonyme de «Pierrette», elle prend part à la confection et au transport des bombes lancées sur les forces d'occupation, participant à la préparation et à l'exécution d'une centaine d'opérations.
Arrêtée sous l'identité de Marie Lebon le 16 novembre 1943 avec Marcel Rayman, torturée, elle est condamnée à mort le 15 février 1944, transférée en Allemagne et guillotinée à la prison de Stuttgart le 10 mai 1944.
Dans sa dernière lettre à sa fille Dolorès, elle écrira : «Je meurs avec la conscience tranquille...».
Son mari, Alexandre Jar, regagnera la Roumanie après guerre, Dolorès vivrait en Israël.
JOSEPH BOCZOV
Parfois appelé Josef Boczor, il naquit sous le nom de Francisc ou Ferenz Wolf le 3 août 1905 à Felbosonga (Felsbánya) en Transylvanie, alors province de l'Empire austro-hongrois, qui deviendra roumaine en 1919. Engagé dès le Lycée dans l'action révolutionnaire et les jeunesses communistes, il alla à Prague suivre des études d'ingénieur chimiste.
Quand éclata la Guerre d'Espagne, il traversa à pied la Tchécoslovaquie, l'Autriche, la Suisse pour aller rejoindre les Brigades internationales.
A la chute de la République espagnole en 1939, il fut interné en France dans les camps d'Argeles puis Gurs, y devenant responsable des ex-brigadistes roumains. Déchu de sa nationalité roumaine, il organise en avril 1941 l'évasion de son groupe lors de sa déportation en Allemagne.
Arrivé en Région parisienne, il est accueilli par Hélène Elek, la mère de Thomas. Entré à l'Organisation Spéciale-M.O.I., il remplace à sa tête l'Espagnol Conrado Miret-Must, arrêté fin 1941. Lors de la formation des FTP-M.O.l. en mai-juin 1942, Joseph Boczov («Pierre»), placé à la tête du 4e détachement FTP-M.O.I., celui des «dérailleurs», spécialisé dans l'attaque des trains allemands, va mettre en œuvre ses compétences d'ingénieur chimiste pour la confection d'explosifs, la mise au point d'une mèche blanche brulant sans flamme, la transformation de mine anti-char en mine anti-train...
Arrêté le 27 novembre 1943, accusé d'avoir accompli 25 attentats, il est condamné à mort et fusillé avec les 22 autres membres du groupe Manouchian-Boczov au Mont-Valérien le 21 février 1944.
GEORGES CLOAREC
Né à Saint-Lubin-des-Jon-cherets (Eure-et-Loir) le 22 décembre 1923 dans une famille ouvrière, Georges Cloarec travailla d'abord comme ouvrier agricole.
Passé clandestinement en zone sud avec l'intention première de rejoindre les FFL, il s'engagera début 1942 à Tou-Jon dans la Marine, qu'il quittera après avoir été emprisonné quelques mois pour avoir crié
«Vive la France! A bas la collaboration ! »
Venu en septembre 1943 habiter chez son oncle Léon Cloarec à Alfortville pour échapper au S.T.O., il entrera en contact avec des ouvriers italiens qui le feront entrer aux FTP-MOI dans le détachement italien.
Prenant l'identité de «Philippe Laurent», et le pseudonyme clandestin de «Marc», matricule FTP 10620, il rencontre «René»
(Robert Witchitz), «Paul» (Spartaco Fontanot), «Marcel» (Cesare Luccarini), avec lesquels il va participer à plusieurs opérations.
Le 20 octobre 1943, accompagné de Fontanot et Luccarini, il participait - sa première action - rue Caumartin à une attaque contre un restaurant réquisitionné par les Allemands; ,y lançant une grenade qui lui avait été remise par Tuba Klesvers-libriste («Collette»).
Le 13 novembre, ayant rendez-vous à 17 heures avec Robert Witchitz au métro Reuilly-Diderot, il y sera arrêté par trois inspecteurs de la Brigade Spéciale (BS2). Il est fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien.
RINO DELLA NEGRA
C'est à Viimy, dans le Pas-de-Calais, que naquit le 18 août 1923 Rino Della Negra, dans une famille d'immigrés italiens.
En 1926, la famille vint s'installer à Argenteuil, 119 route de Sannois. Agé de 14 ans, Rino devint en 1937 apprenti ajusteur aux usines Chausson d'Asnières et s'engagea dans le mouvement sportif local: Jeunesse Sportive Argenteuillaise (JSA) et Football-Club d'Argenteuil.
Très bon joueur, il est en 1942 ailier droit du Red Star de Saint-Ouen, club renommé, et aspire à une carrière professionnelle.
L'antifascisme très présent dans la communauté italienne d'Argenteuil et la menace du S. T.O. vont le mener à la Résistance: en octobre 1942, il rejoint le 3ª détachement (italien) des FTP-M.O.l. (matricule 10293). Sa dernière «planque» de clandestin, sous le nom de «Chatel» sera 4, passage du Génie (Paris 122).
En juin 1943, il participe à l'exécution du général allemand Von Apt rue Maspero à Paris (16°), le 10 à l'attaque du siège du Parti fasciste italien installé dans l'hôtel Montessuy, rue Sé-dillot (Paris 7°), le 23 à l'attaque de la caserne Guynemer à Rueil-Malmaison.
C'est lors d'une dernière opération le 12 novembre 1943 menée en compagnie de Robert Witchitz, l'attaque d'un convoyeur de fonds allemand 56 rue Lafayette, qu'il est blessé, puis arrêté peu après rue Taltbout. Conduit à l'hôpital de la Salpétrière, il est ensuite incarcéré à la prison du Cherche-Midi.
Condamné à mort lors du «Procès de l'Affiche rouge», il est fusillé avec ses 21 compagnons le 12 novembre 1943 au Mont-Valérien.
TOMAS ELEK
Il naquit le 7 décembre 1924 dans une famille juive de Budapest (Hon-grie), athée et communiste. Son père, Sandor Elek, prit part à la République soviétique hongroise.
Menacé de chômage dans une Hongrie où se mettait en place des mesures antisémites, Sandor Elek s'exila à Paris en avril 1930 avec son épouse Hélène, leur fils Thomas (Tamas), Marthe, fille d'Hélène ; en juillet 1930 naitra à Paris Bela.
Membres du Parti communiste hongrois, militant au Secours rouge dans l'aide à l'Espagne républicaine, Sandor et Hélène Elek, après un exode à Dinard lors de l'offensive allemande de mai-juin 1940, vont revenir à Paris, où Hélène a ouvert rue de la Montagne Sainte-Geneviève un restaurant, «le Fer à cheval», qui deviendra bientôt une cache d'armes et de faux papiers, un lieu de réunions de Résistants. Tels ces étudiants du Réseau du Musée de l'Homme par lesquels Thomas («Tommy») intégra en 1941 la Résistance, distribuant avec son frère journaux et tracts.
En août 1942, Tommy, ayant quitté le Lycée Louis-le-Grand après avoir sévèrement corrigé un condisciple antisémite, rejoignit les FTP-M.O.I. (matricule 10306).
C'est de sa propre autorité qu'il mena le 5 novembre 1942 sa première action: un attentat contre la librairie allemande «Rive gauche».
Le 1er juin 1943, il fit partie d'une équipe qui attaqua à la grenade et au pistolet au métro Jean-Jaurès un détachement de 70 Allemands.
Devenu adjoint technique de Boczov, il va participer de juin à septembre à plusieurs déraillements.
Arrêté le 21 novembre 1943 dans sa planque du 7 rue Roger (Paris 14e), livré aux Allemands, il est fusillé le 21 février 1944 mars à 15h47.
MAURICE FINGERCWEIG
Né le 25 décembre 1923 à Varsovie dans la famille d'un ouvrier tailleur, Maurice (Mojsze, Moïshe, Moska Fingercweig ou Fingercwajg) vint en France avec sa famille en 1926. Orphelin de mère à 10 ans, il est élevé par son frère aîné Jacques, dont l'engagement aux Jeunesses communistes l'influence fortement: il rejoint à son tour les J.C. en
1940.
Cette adhésion, puis l'arrestation lors de la Rafle du Vel-d'hiv en juillet 1942 de son père et de ses frères Jacques et Léon, et leur déportation, le conduisent à s'engager dans la Résistance et à rejoindre les FTP-M.O.I.
Sous le pseudonyme de «Marius», il appartient alors au 2e détachement (juif) des FTP-M.O.l. avant d'être muté au détachement des dérailleurs.
Il participa avec ce détachement à de nombreuses opé rations de sabotage, dont celui du 21 au 22 octobre 1943 à Chaumont, sur la ligne Paris-Troyes.
Arrête le 17 novembre 1943, torturé pendant les interrogatoires, il est condamné à mort par le Tribunal militaire allemand du Grand Paris et fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien à 15h47, avec trois autres membres du groupe de l'Affiche rouge, Tamas Elek, Jonas Geduldig et Wolf Wajsbrot.
Espérant le retour de déportation de ses frères et de son père (seul Jacques reviendra), il priera dans sa dernière lettre une amie de ses parents de leur dire : qu'il est «mort en brave. en pensant à eux».
SPARTACO FONTANOT
C'est à Monfalcone, petite ville de la province italienne de Gorizia que naquit le 17 janvier 1922 Spartaco Fontanot. Sa famille émigre en France en 1924, après l'arrivée au pouvoir des fascistes.
Résidant à Nanterre, il va suivre après l'école élémentaire les cours du collège technique de Puteaux, dont il sortira avec un C.A.P. d'ajusteur, tourneur, des-sinateur. Les ressources de ses parents ne leur permettant pas de lui faire suivre des études, il entre comme tourneur dans une petite entreprise tout en suivant les cours du soir de l'école des Arts-et-métiers de Paris afin de devenir ingénieur.
Après la défaite et l'occupation de la zone nord de la France, Spartaco va entrer en Résistance, et rejoindre les FTP-M.O.l. et, en juin 1943, sous le pseudonyme de«Paul» (matricule 10291), est intégré à une équipe comprenant Marcel Rayman et Léo Kneler et Raymond Kojitski.
Ainsi, le 28 juillet 1943, Il participa à l'attentat dirigé contre le général von Schaumburg, commandant du «Gross Paris».
Spartaco Fontanot fut arrêté le 13 novembre 1943 à Montreuil-sous-Bois. Condamné à mort lors du procès de l'Affiche rouge, il est fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 à 15h22 conjointement à Missak Manouchian,
Roger Rouxel et Robert Witchitz.
Dans une lettre à sa mère, il écrit:
«Je m'étais engagé dans l'Armée de la Libération et je meurs quand la victoire éclate...», Une «rue des Trois Fontanot»* l'honore à Nanterre ; avec ses cousins Jacques (18 ans) et Ne-rone (22 ans), tombés eux aussi dans la lutte.
JONAS GEDULDIG
Né le 22 janvier 1918 dans une famille d'ouvriers juifs de Wlodziwiez, en Pologne, Jonas Geduldig fut élevé par son oncle et éduqué dans la ville proche de Hrubieszow.
Âgé de 16 ans, il part pour la Palestine où l'avait précédé son frère; il y sera apprenti et travaillera dans la construction mécanique.
L'insurrection franquiste, bientôt appuyée par Hitler et Mussolini, ayant éclaté en Espagne, Jonas Geduldig rejoint les Brigades internationales et est affecté à la batterie d'artillerie «Anna Pauker».
Blessé au pied, il gagnera la France début 1939, à la chute de la République espagnole.
Interné dans les camps de Saint-Cyprien, Gurs et Argelès, il y participe à la rédaction du journal en yiddish Hinter Schtechel Droten («Derrière les barbelés»).
Evadé du camp, il rejoint Paris où, sous l'identité de «Michel Martiniuk», il va bientôt rejoindre la Résistance, notamment au sein de «Solidarité », participant à la protection de l'une de ses manifestations rue de la Roquette le 11 novembre 1941.
En avril 1942, il rejoint le 2e détachement (juif) des FTP-M.O.l., participe en juillet 1942 à un lancer de bombe contre un garage, et est muté en juin 1943 au groupe des «dérailleurs».
Arrêté en novembre 1943, il est fusillé avec Manouchian et ses camarades le 21 février 1944 à 15 h 47 au Mont-Valérien.
EMERIC GLASZ
Né le 14 juillet 1902 à Budapest en Hongrie, Emeric (imre) Glaasz, ouvrier mécanicien, vint en France, où il se maria en 1939 avec lla, dont il eut un enfant, Borsi.
A la déclaration de guerre, il s'engagea dans l'armée française et fut affecté au 23° régiment de marche de volontaires étrangers.
Démobilisé après l'armistice de juin 1940, il revient à Paris, y habitant le XIIIe arrondissement et reprenant son métier d'ajusteur.
Il va rejoindre les groupes de sabotages et de destruction (GSD) formés à l'été 1940 par le parti communiste clandestin et qui, particulièrement actifs dans la métallurgie parisienne, préfigurent la mise en place de l'Organisation Spéciale (O.S.) en octobre suivant.
En avril 1942, il intégrera la nouvelle structure FTP-M.O.I.
Prenant le pseudonyme de «Robert», et disposant de faux papiers au nom de Bognard, il va être intégré au 4° détachement FTP-M.O.I., celui des «dérailleurs».
Arrêté le 17 novembre 1943
au métro Denfert-Rochereau, il fut condamné à mort lors du «procès» de «l'Affiche rouge».
Il aurait déclaré au tribunal :
«J'ai vécu pendant sept mois dans l'illégalité. C'est à ce prix seulement que je pouvais garder ma liberté. Car la vie ne vaut rien sans liberté».
Il sera fusillé au Mont-Valé-rien le 21 février 1944 à 15 h 40, en premier avec Celestino Alfonso, Josef Boczov et Marcel Rayman.
LEON GOLDBERG
Né 14 février 1924 à Lodz en Pologne, Léon (Leib, Lajb) Goldberg vint en France avec sa famille à fin des années 1920.
La famille, dont le père, Samuel, était tailleur, résida d'abord 7 impasse Questre, dans le XIe arrondissement de Paris, puis vint s'installer dans le XIXe, 37 rue de Meaux. Léon, fréquentant l'école du 119 avenue Simon-Bolivar, souhaitait devenir instituteur.
La France vaincue et sa partie nord occupée par la Wehrmacht nazie, la famille Goldberg, victime des persécutions antisémites, est raflée le 16 juillet 1942 ; le père de Léon, interné d'abord à Beaune-la-Rolande, déporté par le convoi n° le 31 juillet à Auschwitz, y mourra, sa mère et ses deux frères Henri (né en 1931) et Max (né en 1934) seront déportés à leur tour par le convoi 21 du19 août 1942; eux aussi ne reviendront pas.
Léon, resté seul, se réfugiera 99 avenue Simon-Bolivar chez la famille Tenenbaum, celle de sa fiancée Ginette.
Entré aux FTP-M.O.l. sous le pseudonyme de «Julien» et sous l’identité de «Gerard Charton», Leon Goldberg va être arrêté avec deux de ses camarades le 25 octobre 1943 à Mormant en Seine-et-Marne, à la suite d'un déraillement de train qu'ils avaient provoqué à Grand-Puits, sur la ligne Paris-Troyes.
Condamné à mort lors du Procès du 18 février 1944, il est fusillé au Mont-Valérien à 15 h 52 avec Arpen Tavitian et Willy Szapiro.
A sa fiancée Ginette, il écrira «...J'ai fait mon devoir envers tous, je ne regrette rien... Adieu à tous, la vie sera meilleure pour vous»
SZLAMA GRZYWACZ
Salomon (Schloime, Szlamek, Szlama) Grzywacz naquit le 8 décembre 1910 dans une famille pauvre de Dobre, petite ville du centre-nord de Pologne. Commençant très jeune à travailler avec son père comme ouvrier cordonnier, Il adhère en 1925 aux Jeunesses communistes, alors l'objet de la répression du régime autoritaire de
Pilsudski.
En 1931, Il est arrêté par la police politique, et condamné à cinq ans de prison. A sa libération, il s'exile en France en 1936, logeant a Paris quelque temps dans la famille d'Henri Krasucki, originaire de la même région de Pologne.
La République espagnole ayant à faire face à l'insurrection franquiste, il rejoint les Brigades internationales. Interné à son retour d'Espagne à Gurs et Argelès, Il s'évade et regagne Paris.
Domicilié dans le XIXe arrondissement, il anime les syndicats clandestins dans la fourrure et, avec le pseudonyme de «Charles» et l'identité de Jean Jagodasz, il entre en août 1942 au 2° détachement
FTP-M.O.I.
Parmi ses actions, un lancer de grenade contre la Parizer Zeitung et de bombe incendiaire contre un camion de soldats allemands.
Muté au détachement des «dérailleurs», il est arrêté en novembre 1943. Condamné à mort, il est fusillé au Mont-Valérien le 21 février à 15 h 56 avec Stanislas Kubacki.
Dans sa dernière lettre adressée à sa femme Janine, il écrit: «J'ai conservé mon sang-froid jusqu'à la dernière minute comme cela convient à un ouvrier juif... Je meurs mais vous ne m'oublierez pas. Si certains membres de ma famille sont vivants, parlez-leur de moi... Du courage, du courage et encore du courage. De meilleurs lendemains ne sont pas loin... »
Stanislas (Stasiek) naquit le 2 mai 1808 à Slaszycze, on Pologne centrale, et vint en France en 1925.
Il y épousa une compatriote immigrée, Geneviève Klébek, qui lui donna un fils, Edouard (Edria), né à Avion en 1930.
Ouvrier mouleur, Kubacki vint avec sa famille habiter à Livry-Gargan (alors en Seine-et-Oise), militant au Parti communiste.
Suite à diverses Infractions (port d'arme, défaut de carnet, rébellion...), Il est l'objet on 1936 et 1937 de deux arrêtés d'expulsion. Passant en Espagne, Il rejoint les Brigados intornationales; à son retour en France, il est interné au camp du Vernet puis dans celui de Gurs. Il s'évadera lors de sa déportation en Allemagne et rejoindra les FTP.
Lors d'une arrestation le 12 mal 1942, l'on trouve sur lui des timbres de cotisation "Aidez les victimes du fascisme", un carnet avec des mentions hostiles au travall en Allemagne et évoquant les sabotages, Evadé du commissariat de Villeparisis, et prenant l'identité d'Ignace Kuba, Il travaille un temps comme bucheron a Montgeron.
Impliqué ou suspecté dans plusieurs actions, il se réfugie début décembre 1942 à Puteaux chez Anna Finkelstein, Danoise d'origine juive, où, le 7 décembre, il est arrêté par les policiers des B.S.
Transféré au siège de la Gestapo 11 rue des Saussaies, il y est torturé pendant plusieurs jours puis incarcéré à Fresnes.
Il sera l'un des 24 accusés et des 23 condamnés à mort du procès du 18 février 1944 devant le Tribunal militaire allemand. Il est fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien.
«Je meurs pour la liberté» conclut sa dernière lettre à sa femme et son fils.
CESARE LUCCARINI
File d'Auguste Luccarini, un antifasciste italien, venu s'installer à Pont à Vendin (Pas-de-Calais, Cesare, ne le 24 février 1922 a Castiglione-dei Pepoll en Emilie-Romagne (italie), vint en 1930 avec sa mère et ses sœurs rejoindre son père.
Au sortir de l'école primaire, ayant obtenu le C.e.p., Il commence à travailler au Génie civil de Lille comme ouvrier cimentier.
En 1940, Il adhère aux Jeunesses communistes clandestines, ce qui le conduira, suite à une dénonciation à être arrêté on février 1942 par des gendarmes français et le 19 mars à être condamné à deux ans de prison pour distribution de tracts par la cour spéciale de Douai, Incarcéré à la prison de
Culny puis au camp de travail de Watten Eperlecques, Il s'en
évade en août 1943.
Venu se réfugier à Paris, avec des faux papiers au nom de Marcel Chatelain, Il entre au 3ª détachement (italien) des FTP-M.O.I. sous le pseudonyme de « Marcel »,
habitant 9 rue Charles-Bertheau.
Il participa à une première action à Argenteuil le 17 septembre 1943 puis, le 25 septembre à un lancer de grenade au Café de l'Autobus (Paris 14°) fréquenté par les soldats allemands.
Il fut arrêté le 12 novembre 1943 à son hôtel par 3 inspecteurs de la BS2 suite à l'opération menée contre un convoyeur de fonds rue Lafayette.
Transféré aux Allemands, il fut condamné à mort par le tribunal militaire nazi et fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 à 15 h 29 avec Georges Cloarec, Rino Della Negra et Antonio Salvadori.
MISSAK MANOUCHIAN
C'est en Cilicie ou «Petite Arménie», alors province de l'Empire ottoman, que naquit le 1er septembre 1906 Missak Manouchian, dans une famille de paysans pauvres d'Adyaman.
A l'âge de 9 ans, il sera témoin du génocide en 1915-1916 de la population arménienne de la région, qui décimera sa famille dont, avec son frère Karapet, il sera un des seuls survivants ; recueillis par une autre famille, tous deux sont à la fin de la Première guerre mondiale exfiltrés vers un orphelinat au Liban, passé sous mandat français.
En 1925, Missak Manouchian arrive à Marseille, travaille quelque temps aux Chantiers navals de la Seyne puis monte à Paris, entrant chez Citroën comme tourneur.
Au chômage au début des années trente, il participe à la création de revues culturelles arméniennes, Tchank, Machagouyt, adhère au Parti communiste, et devient responsable du Comité de secours à l'Arménie (H.O.C.), dissous comme communiste en 1939.
Un temps interné pendant la Drôle de guerre, il revient à Paris en juin 1940 et dans la clandestinité reprend ses activités militantes.
Arrêté en juin 1941 et interné quelques semaines au camp de Royallieu, il se voit à sa libération confier la responsabilité de la branche arménienne de la M.O.l.
Février 1943, versé aux FTP-M.O.I., il devient en juillet suivant leur responsable technique parisien puis en août le responsable militaire des FTP-M.O.l. de la Région parisienne dont à ce titre il dirige les opérations.
Le 16 novembre 1943, il est arrêté à Evry Petit-Bourg avec Joseph Epstein, interrégional de tous les FTP de la Région pari-sienne. Il est fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944.
Lettre de Missak Manouchian à Mélinée
21 février 1944, Fresnes
Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée.
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. On va être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m’étais engagé dans l’Armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur ! à tous ! J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et [d’] avoir un enfant pour mon honneur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires. Je [les] lègue à toi et à ta sœur, et pour mes neveux.
Après la guerre, tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’Armée française de la Libération.
Avec l’aide de mes amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à mes parents en Arménie. Je mourrai avec 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait [de] mal à personne et, si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant au soleil et à la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal, sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et [à] ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien bien fort, ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur.
Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.
Manouchian Michel
P.-S. J’ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. M.M.
Stanislas (Stasiek) naquit le 2 mai 1808 à Slaszycze, on Pologne centrale, et vint en France en 1925.
Il y épousa une compatriote immigrée, Geneviève Klébek, qui lui donna un fils, Edouard (Edria), né à Avion en 1930.
Ouvrier mouleur, Kubacki vint avec sa famille habiter à Livry-Gargan (alors en Seine-et-Oise), militant au Parti communiste.
Suite à diverses Infractions (port d'arme, défaut de carnet, rébellion...), Il est l'objet on 1936 et 1937 de deux arrêtés d'expulsion. Passant en Espagne, Il rejoint les Brigados intornationales; à son retour en France, il est interné au camp du Vernet puis dans celui de Gurs. Il s'évadera lors de sa déportation en Allemagne et rejoindra les FTP.
Lors d'une arrestation le 12 mal 1942, l'on trouve sur lui des timbres de cotisation "Aidez les victimes du fascisme", un carnet avec des mentions hostiles au travall en Allemagne et évoquant les sabotages, Evadé du commissariat de Villeparisis, et prenant l'identité d'Ignace Kuba, Il travaille un temps comme bucheron a Montgeron.
Impliqué ou suspecté dans plusieurs actions, il se réfugie début décembre 1942 à Puteaux chez Anna Finkelstein, Danoise d'origine juive, où, le 7 décembre, il est arrêté par les policiers des B.S.
Transféré au siège de la Gestapo 11 rue des Saussaies, il y est torturé pendant plusieurs jours puis incarcéré à Fresnes.
Il sera l'un des 24 accusés et des 23 condamnés à mort du procès du 18 février 1944 devant le Tribunal militaire allemand. Il est fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien.
«Je meurs pour la liberté» conclut sa dernière lettre à sa femme et son fils.