Grâce à Jean-Claude Herbillon, Ami de l’ANACR , lié d’amitié avec la famille AUBRAC, nous avons eu la joie de recevoir Raymond Aubrac qu’il invita les 21 et 22 avril 2008.
Une conviviale réception, avec la participation d’une quinzaine de personnes, nous a réunis dans la véranda (chauffée) de la maison de Jean-Claude.
Nous avons, un peu intimidés, fait la connaissance du grand Résistant nonagénaire, en pleine santé, qui nous a littéralement charmés par la simplicité chaleureuse de ses propos : souvenirs des temps héroïques de l’occupation et de la Résistance.
La journée du mardi, grâce à l’obligeance de Madame Petitjean, Proviseure, eut pour cadre le lycée de la ville.
Une émouvante cérémonie, commémorant le centenaire de la naissance du Docteur Jean Michel (dont le lycée porte le nom) s’est déroulée en présence de Monsieur le Préfet, de Monsieur le Sénateur Bailly, de Madame la Directrice de l’ODAC, de plusieurs personnalités du monde de l’Enseignement, de la Santé, des Parents d’Élèves, d’anciens élèves et bien sûr, de représentants de la Résistance et de la Déportation. (Monsieur Pélissard député-maire de Lons, non disponible, s’était fait représenter).
Dans l’assistance on pouvait reconnaître Mesdames Andrée Michel, belle soeur et deux nièces du docteur, Mesdames Françoise Halba et Bernadette Goin, Madame Carmen Tournier, infirmière, était là aussi et a pu s’entretenir avec Raymond Aubrac de son expérience à l’hôpital de campagne des « maquis » dans le village des Crozets. Monsieur Gayet, professeur au collège Briand était invité, auteur, en collaboration avec ses élèves, de plusieurs DVD sur la Résistance, ayant pour sujet, notamment le Docteur Jean Michel et la tragédie de Saint Didier.
Raymond Aubrac, visiblement ému, rappela que le docteur Michel avait soigné son épouse Lucie, qui était enceinte, (à terme) et qu’avant l’envol de l’avion de la RAF, de puis le terrain clandestin «d’Orion» près de Villevieux, Lucie avait pu bénéficier d’une médication propre à retarder l’accouchement tout en donnant à Raymond des ciseaux et du fil au cas où … !
Pour Raymond Aubrac, le Docteur Michel, fidèle au serment d’Hippocrate, soigna les blessés de la Résistance, sans les dénoncer comme l’exigeaient les occupants, en toute conscience des risques encourus.
L’allocution du Préfet, appréciée de l’assistance, a su avec pertinence et sobriété, situer les évènements d’avril 1944 dans le contexte de l’époque et pour l’exemple civique qu’ils sont, toujours valables aujourd’hui. Il y a là des leçons à retenir pour construire un monde de fraternité et de liberté sans racisme et sans haine. Cette
cérémonie empreinte d’émotion et de simplicité restera dans la mémoire de tous, comme un moment exceptionnel de ferveur patriotique et d’humanisme. La presse régionale (Le PROGRÈS de Lyon) en a fait un compte rendu remarquable en première et troisième page entières, abondamment illustrées de belles photos sous un
titre de 6 colonnes :
« A LONS RAYMOND AUBRAC HONORE JEAN MICHEL »
Avant cette cérémonie, Raymond Aubrac a passionné ses jeunes auditeurs lors d'une conférence pour les lycéens et, en répondant aux questions posées, il déclara avec humour : « il faut apprendre à désobéir à des règles inacceptables et à obéir à sa conscience pour ce qui semble juste et important ». Il fit une allusion appuyée au programme du Conseil National de la Résistance, en citant la Sécurité Sociale, premier exemple mondial d’un système de solidarité entre les « bien-portants et les malades » à une époque ou notre pays était très pauvre, après cinq années de guerre et de pillage par les occupants.
Aujourd’hui, « la fête est finie ». Les adhérents ANACR de Lons le Saunier arborent à la pochette, avec fierté, le badge à l’effigie de Lucie et Raymond AUBRAC, inauguré pour la circonstance.